Des qu’il s’est distingué de l’animal, l’homme a su s’entourer d’outils. D’une simple pierre où broyer ses ocres, il finirait, à force d’usage par faire un mortier…
Tout projet a besoin d’un support pour avoir un sens et reconnaître son propos, comme l’imagination a besoin d’images pour se manifester.
Quoi d’étonnant alors que l’homme en vint à malaxer l’Argile, quand elle ne faisait que s’offrir au plus banal de ses loisirs ? Plus accessible au rêve que la pierre ou que l’os, l’argile se prête en effet au désir incongru d’habiter la matière : elle en devient l’objet, si accueillant des qu’on la touche. Quoi d’étonnant qu’un essaim en veuille faire sa ruche ? L’abeille à besoin plus sûrement que nous d’habiter l’ombre pour s’y perpétuer. Eprise de lumière, sa colonie prolifère à l’ombre, et ce n’est qu’a ce prix qu’elle saura traduire en la singularité du miel, la multitude du nectar.

Peut être ne fait-elle jamais que rassembler la, l’énergie convoitée par le reste du monde : un parfum de lumière qui en fut le message ?
Le nectar qu’elle distille s’enrichit dans la ruche de valeurs qui feront de son cru une parfaite épargne, et c’est « le sang des fleurs ».
Qu’y a-t-il donc aujourd’hui de changé, entre l’abeille et nous, sinon l’usure dont on l’afflige quand on l’exploite affrontement ?

Maurice Chaudiere & Philippe Bobola

Post correlati