Les résultats des derniers élections législatives montrent comme jamais l’arrivée à la maturité du vide.
Décomposées, les anciennes forces politiques. Atomisées, les unions de façade. Abandonné, le vieux mode de scrutin : plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé. Nous avions mieux à faire : plage ou pétanques, choisis ton camp, camarade. C’est un bon début. L’arrivée à maturité du vide.
Tandis que chacun le sent dans sa chair. Ceux qui ne le sentent pas encore feraient bien de ne pas danser trop précipitamment, leur tour viendra. Ceux qui l’ignorent restent à éduquer…
L’este est là, avec son cortège de salaries descendait oublier quelques jours la fatalité qui leur colle à la peu le reste de l’année, escomptant profiter de ce qu’il reste des luttes collectives : des conges payes durement acquis, au cours d’une année passe à subir dans sa chair le règne de la machine et l’empire du marché. L’été est la, avec son lot de festivités, de spasmes e t de soubresauts d’une jeunesse qui ne dispose plus que d’une ivresse prolongée, pour oublier la fatuité d’une existence dont elle ne veut plus et qui la voit se rapprocher, tôt ou tard, du senti q’ont emprunté ses parents avant elle, et qui leur a donné cet air livide….la bière ou le rosé et les sortis en boites de nuit ayant remplacé l’absinthe et les grand-messes. La jeunesse qui arrive comprendre, et comprendra demain davantage, ce qu’il y a de répulsif dans cette société. Si le DRH teenager à la tête de l’Elysées entend nous enjoindre à tout faire afin de devenir milliardaire, c’est bien que le pouvoir comprendre que notre temps est celui de la visibilité soudaine que ceux-ci reçoivent, et delà mise en accusation qui précède la mise au ban.
A la rentrée, tout le monde reviendra, et tout dépendra alors de ce que chacun ramènera dans ces poches : un pavé, un livre, un espoir, ou la triste habitude d’une routine devenue essentielle et la crainte du crédit à rembourse.
La Strada n. 276 26 juin/16 juillet 2017 pg. 42
Olivier Gueniffey